Poursuivant ma lecture des lettres de Pline Le Jeune, et les trouvant si intemporelles, j'ai décidé de continuer à vous les faire partager ....

Aujourd'hui, sur le temps ...

A Minicius Fundanus

C'est tout de même étonnant : quand on prend un à un les jours passés à Rome, on fait facilement le compte de leurs instants (ou bien on croit pouvoir le faire) mais quand on en prend plusieurs en bloc, ce n'est plus possible ! 
Demande donc à quelqu'un "Qu'as-tu fait aujourd'hui ?" Il va te répondre "J'ai été à une prise de toge virile" ou "J'ai assisté à des fiançailles ou à des noces ; Untel m'a invité à la fermeture de son testament, Untel à un Procès, Untel à un conseil." 
Et tout cela était vraiment nécessaire le jour où on l'a fait. Mais quand tu me dis que c'est tous les jours la même chose, cela te paraît vide, surtout dans la retraite.
Cette pensée alors te vient : "Combien de jours passés à des futilités ?" 
C'est ce qui se passe pour moi quand je suis dans ma villa des Laurentes, où je lis, j'écris, je m'occupe de mon corps - ce qui tonifie l'esprit. 
Je n'entends rien que je ne regrette d'avoir entendu, ne dis rien que je ne regrette d'avoir dit. Personne ne tient en ma présence de propos malveillants sur autrui et, de mon côté, je ne blâme personne que moi quand j'ai trop de mal à écrire.
Aucune attente, aucune crainte ne me trouble, aucune rumeur ne m'inquiète : mes seuls interlocuteurs, ce sont mes livres et moi même. Ah, l'existence droite et pure !
Douceur et noblesse de ce temps à soi, plus beau, peut-être, que toute activité ! 
Mer, rivage, temple des Muses, vrai et solitaire, quel monde vrai vous découvrez ! Que de  pensées vous inspirez ! 
Quitte toi aussi, à la première occasion, ce vacarme, cette agitation vaine, ces travaux dépourvus du moindre intérêt, et donne toi à l'étude et au repos : comme le dit notre cher Atilius avec tant de profondeur et d'humour, mieux vaut être oisif que ne rien faire !    

 Grâce aux A cause des diverses grèves dans les transports en commun de demain, ma réunion parisienne de la semaine a été annulée ...

Marie devra donc attendre une semaine de plus les divers documents et livres que je devais lui apporter ... et nous ne passons pas cette soirée ensemble, à papoter longuement tout en savourant un dîner parisien (peut être même servi par un charmant garçon comme la semaine dernière .... )

Mais moi, je gagne une journée opérationnelle en plus cette semaine (comme la semaine dernière quand le Comité de direction bordelais a été annulé) où je vais pouvoir avancer mes dossiers ...

et vendredi je serai en RTT !

Pour rester dans le ton de l'article d'hier, je vais vous montrer aujourd'hui ce que je fais avec mes restes de toiles trop petits pour contenir un 'vrai' ouvrage ....

Ils deviennent de tout petits rouges, mini exercices de frises - copiées sur d'anciens marquoirs (des livres de Muriel Brunet - ou inventés (mais peut on encore parler d'invention quand le motif ne compte que 6 points répétés ad libitum ?) 

Voilà donc mes dernières productions, brodées dimanche avec un fil Bandana de Crescent Colors, tout en écoutant les derniers matches de la saison 2007-2008 du Calcio, où l'AS Roma n'a pas réussi à gagner le Scudetto !



Et quand j'ai besoin d'un cadeau ... j'assemble ces petits rouges



ces deux-là, brodés l'hiver dernier avec le même fil, et associé à un carré de tissu Moda (le même tissu est utilisé pour la doublure) sont devenus marque-page ...
 

Championnes de la rapidité, comme tous les ans .... les cerises :



Les premières fleurs sont apparues mi-mars ... et nous avons mangé les premières la semaine dernière, pile deux mois après !



Et dimanche, l'Homme a préparé son fameux clafoutis, premier d'une longue série !

Et oui, vous commencez à en avoir l'habitude ... 

Le samedi, c'est souvent marché ... à Revel ou à Lavaur ... et le dimanche ... je vous en parle ...

Hier, c'était à Revel !

Petit tour habituel pour le plein de légumes, fruits et autres produits régionaux ou de saison à des prix qui m'étonnent tant ils sont bas !

Voilà une partie de mes achats :

Les radis ont été en partie accommodés avec du foie salé, selon une ancienne recette. 

Les carottes et les oignons ont mijoté tout hier après midi avec des joues de porc et du vin blanc pour la daube que nous mangerons à midi juste après les asperges.

Quant aux fraises, on les a déjà savourées ! 

Un petit tour avec la mosaïque pour un best of des façades revelloises !   

Heureusement que j'avais écouté le journal de 7h30 de France Inter hier matin où avait été évoqué un orage de grêle jeudi soir sur Toulouse .... je fus moins surprise ensuite ...

Quand je suis sortie de la rocade des tas de 'neige' étaient posés sur le bord de la voie de sortie ; l'accès à la rue R** était presque bloqué par les tas de glace, et il valait mieux ne pas s'aventurer en dehors des traces laissées par les pneus des voitures passées avant moi !

Les superbes haies bordant cette rue étaient hachées, les toits et capots des voitures garées étaient tant recouvert de branches et feuilles hachées qu'on n'en voyait plus la couleur !

L'accès à la rue menant à ma firme (voie à peine indiquée sur les plans de la ville d'ailleurs !) était à peine praticable !

J'ai pris quelques photos (des tas de glace, des hachis de feuilles), rue R*** , pendant l'arrêt au feu rouge :

  

sur le parking, encore beaucoup de hachis de feuilles et quelques mini tas de glace !



et un de mes collègues m'a transmis une des photos qu'il avait prise place des Carmes, juste après le passage de la "tempête" , jeudi soir vers 22h15 ... je vous laisse devant l'étendue des dégats !

Plongée en ce moment dans des essais de Plutarque, Sénèque, Marc-Aurèle et Cicéron, j'ai resorti un recueil de lettres de Pline Le Jeune, "Le temps à soi", rangé depuis plusieurs années dans l'une de nos Billy ... 

 
Sans autre commentaire ... je vous retranscris ici une de ces lettres ... ...

A Calvisius,

Ces jours qui viennent de s'écouler je les ai passés dans une paix suave entre mes notes et mes livres. Tu vas me dire; "En ville? Comment as-tu fait ?"
C'étaient les jeux du cirque, genre de spectacle qui ne m'intéresse pas le moins du monde : jamais rien de nouveau, de différent ; quand on en a vu un, on les a tous vus !
Cela m'étonne que tant de milliers d'hommes se passionnent toujours autant, comme des gamins, pour des chevaux qui galopent ou des cochers juchés sur des chars.
Si encore ils s'intéressaient à la vitesse des chevaux ou à la technique des cochers, on comprendrait, mais ce sont les tenues qu'ils applaudissent, les tenues qu'ils aiment ; et si, en pleine course, au beau milieu de la compétition, on intervertissait les couleurs entre les cochers, les applaudissements et l'enthousiasme changeraient de camp, et ces fameux conducteurs de chars ou ces chevaux qu'on acclame dès qu'on les aperçoit, plus personne ne s'occuperait d'eux !
Voilà donc la popularité et l'importance que l'on donne à une misérable tunique ! Je ne parle pas de la foule - qui est plus misérable encore que la tunique - mais de certains hommes sérieux.
Quand je pense que c'est pour ce spectacle vide de sens, fade, monotone qu'ils sont collés à leur siège et en redemandent, j'éprouve un certain plaisir à ne pas éprouver celui-là.
Et je suis vraiment heureux ces jours-ci de consacrer à mes lettres ce temps où l'on n'a rien à faire et que d'autres perdent à s'occuper de ces riens.    


A chaque début de saison sportive, je ne peux m'empêcher de repenser à la phrase "ce sont les tenues qu'ils applaudissent, les tenues qu'ils aiment ", lorsqu'un joueur transféré à l'inter-saison se fait huer par ses anciens supporters dont il a quitté les couleurs ....